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la véritable histoire de nos ancêtres
23 mai 2016

Le Capitaine Charles POUMEYROL de Peyremalle 1681-1729

Ou l’enclave Angoumoise en Périgord.

 «Capitaine, Charles de POUMEYROL Escuyer, Seigneur de Peyremalle, Colonel des Bourgeois de la ville d’Angoulême.»

Le Grand-père de l'Arrière-Grand-Père de mon Arrière-Grand-père : Benoit Eyraud --) Monique de Poumeyrol --) Jean de Poumeyrol --) Louis Bernard de Poumeyrol --) Bernard de Poumeyrol --) Auguste Poumeyrol de Peyrat --) Bernard Poumeyrol de Peyrat --) Joseph Poumeyrol de Gandillac --) Charles Poumeyrol de Peyremalle --) Patrice Poumeyrol de la Forest de Peyrremalle.

Château de la-Tour-Blanche

 La Tour Blanche, tire son nom de son Donjon carré du XIème siècle, considéré comme le plus ancien de France. Château fort élevé en châtellenie au XIVème siècle et rattaché à l’Angoumois. Véritable enclave en terre périgourdine jusqu’à la révolution et la création du département de la Dordogne auquel il est intégré.

Préhistoire

Les gravures de la grotte de Jovelles attestent de la présence humaine dès le paléolithique et non loin de la Tour Blanche, entre « Léguillac-de-Cercles » et « Paussac-et-Saint-Vivien », un monolithe dénommé La Peyre d’ermalle, ou pierre à sacrifices, datant du néolithique caractérise une persistance humaine incluant des rituels sacrificiels en des temps reculés. Sur ce même territoire, La Peyrelevade dolmen angoumoisin, confirme cette origine.

                   Peyre-d'ermale   Paussac   dolmen de Peyrelevade

Moyen-âge

Terre Anglaise en pays Français puis Terre Française enclavée en pays Anglais, La Tour blanche fut l’enjeu de batailles épiques durant la guerre de cent ans. Les deux châteaux qui se font face, Jovelle (en ruine aujourd’hui) et la Tour Blanche (pas mieux loti), Maintes fois pris et perdus par d’illustres guerriers tels DUGUESCLIN, Le prince Noir Edouard de WOODSTOCK ou même Le ROI Charles VII.

L'enclave Angoumoise en Périgord

 

XVIème et XVIIème siècle

La Tour Blanche est le berceau de la famille POUMEYROL. La géographie et l’histoire de cette presqu'île paysanne de quelques lieues, décida sans doute du destin de bon nombre de familles enracinées dans un terroir unique.

Contre le sentiment des puissants, cette enclave perdura jusqu’à la révolution.

L'enclave, presqu’île en terre

 Au XVIIème siècle, quand les bourgs prirent de l’importance, les nobles ruraux oisifs et les paysans incultes vivaient pauvres en terre de France. Souvent plus riches que la noblesse, appauvrie par les guerres du Roi, plus vaillants que les paysans, assommés par une multitude d’impôts et de corvées, les hommes de lois, Notaires, Greffiers, Avocats, Lieutenants civils et criminels, Juges, procureurs (avoués), huissiers, commissaires de police, prenaient une importance majeure, dans cette France rurale faiblement instruite, l’angoumois comptait à peine 200 collégiens.

Grâce aux documents conservés par Patrice POUMEYROL dans ses archives et transmises jusqu’à nos jours, une genèse familiale semble se dessiner.

-Un document daté « Deux jours d'août 1551 » par lequel Anne de VIVONNE, dame douairière du Vicomte Baron de BOURDEILLE et Châtelaine de La Tour Blanche et son fils André de BOURDEILLE donnait à un certain « Jehan Maistre Greffier » la charge et l’office de Notaire de la ville de La Tour Blanche en remplacement de François FAURE. Ce Jehan était sans doute, un ancêtre de la famille POUMEYROL. 

-Un acte, en date du 21 Octobre 1609, passé à La Tour Blanche et signé par le Greffier BOURGET, à propos d’une rente concernant le sieur Patricien PRADAUD, Jeahan et Jacques BLATEAU, ce dernier Parent des POUMEYROL.

NICOLAS POUMEYROL acte 1627

 

- En Date de 1627. Un commandement d’Henry de BOURDEILLE, Seigneur Marquis d’Archiac, Vicomte et Baron du lieu de Bourdeille et de la Tour Blanche et autres places, Chevalier de l’Ordre du ROI, Capitaine de cinquante hommes d’armes donnant des instructions à Nicolas POUMEYROL, un des quatre Notaires de la Châtellenie de la Tour Blanche.

 

Génération 1

L’histoire des POUMEYROL, commencera donc par la trace que Nicolas POUMEYROL laissera par des actes notariés qu’il produisit. Nous sommes à la fin du XVIème siècle et au début du XVIIème.

Nicolas POUMEYROL. Notaire à la Tour Blanche en 1617, dont on retrouve l’inventaire des biens en 1639 suite à son décès. Père d’au moins deux enfants : 

François POUMEYROL, qui suit. 

Jean POUMEYROL, marchand à la tour Blanche.

 

Génération 2

François POUMEYROL. Greffier dès 1625 et notaire à son tour en 1632 à la Tour Blanche, puis Juge à Chapdeuil et mort en 1662. Père d’au moins deux enfants :

Patrice POUMEYROL, qui suit.

Pierre POUMEYROL, greffier à la Tour Blanche.

 

 Génération 3 D’argent aux trois pommiers mal ordonnés de sinople, fruités de 4 pommes de gueule.

Les Parents de Charles, Patrice POUMEYROL et Charlotte AVRIL

 

 

 

Sans titre    AVRIL de l'estoile                     

           POUMEYROL                    AVRIL                            LESTOILE

Patrice POUMEYROL, Jeune notaire et avocat à la Tour Blanche avait également beaucoup à faire sur Angoulême puisqu’il y résidait. Sieur de la Forest et de Peyremalle, il épousa par contrat Charlotte AVRIL 26 ans, fille de l’Avocat Pierre AVRIL et d’Anne de LESTOILE, petite-fille de Noël de LESTOILE, Procureur au siège présidial d’Angoumois.

Les époux reçoivent la bénédiction nuptiale de l’abbé CARRIER, en lieu et place du curé de la paroisse. Les quatre parents des époux ne sont pas présents. Patrice a remis au Vicaire une procuration établie sur la base du contrat de mariage passé devant Notaire sur l’avis favorable de son curateur. Charlotte est venue avec sa grand-mère et tutrice Charlotte MAU-ROUGNE, épouse de Jean MESNARD donnant aussi un avis favorable au mariage. Patrice était venu avec sa cousine léonarde Blateau, tandis que Charlotte était accompagnée outre sa tutrice, de ses sœurs, Anne et Catherine AVRIL, de son beau-frère Michel MESNARD, mari d’Anne, Avocat au parlement, de son oncle maternel François GIGNAC, Avocat et de sa tante Marguerite de LESTOILE. Et quelques autres parents et amis, Maitre Jean BOURCIN, Maitre Jean JOLLY, procureur au siège. Le Grand-père, Pierre de LESTOILE, né en 1546, avait été audiencier à la chancellerie royale puis rédacteur des mémoires d’Henri III. 

patrice poumeyrol

Charlotte accoucha, 5 fois, tous les 14 mois ; d’abord le 23 mars 1676, d’un garçon qui fut aussitôt baptisé Patrice comme son père, il eut l’incontournable Charlotte MAU-ROUGNE son arrière Grand-mère pour marraine. Le deuxième garçon, Michel, baptisé en avril 1677 eut pour parrain le beau-frère et confrère, Michel MESNARD. Arriva une fille prénommé Charlotte en mars 1678, puis le 3eme garçon reçut le prénom de François.

Le dernier garçon, né à Angoulême le 8 juillet 1681, fut baptisé Charles, le 15 du mois seulement, avec pour parrain Charles Fé, juge sénéchal de la Tour Blanche (un parent du côté des Lestoile). Au baptême tardif de Charles, aucune signature POUMEYROL n’apparaît. Son père vient de décéder et les parents de la Tour Blanche ne sont pas venus. Seule la tante Jeanne AVRIL, représente la famille, elle est la marraine.

L’enfant ne devait pas connaître son père, Patrice était décédé avant la naissance de son fils Charles. Est-ce la raison de son baptême tardif ? Suivant l’extrait baptistaire tiré des registres de l’église Saint-André d’Angoulême, il resta à « la mamelle » écrira plus tard, le notaire royal BOURACE. Le père de Charles est identifié sieur de la Forest et de Peyremalle. Les frères ainés de Charles eurent des destins inconnus, vraisemblablement morts en bas âges, puisque le dernier né sera dit sieur de Peyremalle.

Charlotte AVRIL s’éteindra rapidement, à l’âge de 29 ans, non pas à Angoulême, mais dans sa maison de Peyremalle en la paroisse de Léguillac-de-Cercles, en septembre 1682. Charles n’avait, alors, guère plus d’un an !

Trois ans plus tard Louis XIV révoquera, par malheur, l’édit de Nantes.

Annexes : 

—    1677-Cession à Pierre-Ignace Frère, avocat, juge-sénéchal du marquisat d'Archiac, comme procureur de Claude de Bourdeilles, baron de La Tour-Blanche, en vertu du retrait féodal et moyennant 1.000 livres, par Jean Chevrier, marchand, de la moitié des biens acquis conjointement avec Patrice Poumeyrol, sieur de La Forêt, sur Pierre Lambert, écuyer, sieur des Rosiers et autres ; et autre cession de ces mêmes biens par le dit Frère au dit Poumeyrol (1er décembre).

—    1680-Sommation de Patrice Poumeyrol, sieur de Peyremal, receveur des francs-fiefs, de donner quittance de 6O livres et, sur son refus, protestation que « ce qu'il en fait n'est que pour vexer les sujets du Roy et pour les ruiner en frais » : le receveur répond « qu'il ne sait ce que c'est que de taxer les sujets du Roy, mais bien de faire payer les méchants payeurs et gens de fraude comme sont les périgourdins, comme est le dit Poumeyrol qui n'a jusqu'à présent fait que chicaner » (14 juin). 

—    1681-Inventaire des meubles et effets de la communauté d'entre feu Patrice Poumeyrol, sieur de La Forêt, décédé au logis de Peyre-Male, en Angoumois. paroisse de Léguillac, en Périgord, et Charlotte Avril, sa femme (3-18 décembre).

 

Génération 4 

Charles, le capitaine de la Compagnie de POUMEYROL. 

On ne sait rien ou presque de son enfance, sinon que le vide continua de se faire dans la famille autour du jeune enfant. Parmi lesquels, son grand père, Pierre AVRIL, inspiré par Dieu, qui testa le 17 Août 1684 en faveur de ses descendants, dont les enfants de feu Patrice POUMEYROL, avant de s’éclipser, prêcher aux infidèles vers la Chine en compagnie de Philippe son frère Jésuite. 

On retrouve Charles sous le vocable d’écuyer bien avant 1702, puis capitaine d'infanterie, à la tête de sa propre compagnie, au régiment de Condé. En effet, début 1702, l’Europe se coalisa contre la France dans l’alliance de la Haye, pour lui déclarer la guerre en Juin de la même année.

Voyant le danger, Louis XIV avait pris les devants, et à Versailles le 15 Avril 1702, avait dicté à son secrétaire d’Etat Michel CHAMILLART une longue lettre à Charles POUMEYROL, qui avait 22 ans, ordonnant à celui-ci de lever et mettre sur pied une compagnie d’infanterie de 45 hommes qu’il devra conduire selon les ordres des lieutenants généraux. Louis finissait sa lettre par la phrase « car tel est notre bon plaisir » !

 

Michel Chamillart     chamillard

La compagnie de POUMEYROL, fit partie du régiment de Condé pour le Poitou. Vauban fortifiait les frontières. On entrait dans les guerres de succession d’Espagne.

Chacune des troupes constituées en compagnies, étaient dirigées par un officier, élevé au grade de Capitaine (réel titre de propriété accordé par le Roi), Il fallait une personnalité ayant une surface financière capable de lever une compagnie de 45 hommes à ses frais. Il n’était pas rare que les jeunes nobles écuyers s’engagent dans la troupe comme simples soldats n’ayant pas la capacité à financer leur propre équipement leur permettant de briguer le titre de lieutenant et ne sortant jamais du rang. (La révolution puis Napoléon 1er au XIXème siècle transformeront l’armée de propriétaire en armée de métier et de conscription, créant de fait l’avancement au mérite).                                                                                        

Seul, dans toute la hiérarchie militaire, le capitaine était pécuniairement responsable, il était chargé de fournir au roi, recrues, vêtements, armes, chevaux et matériel. Du traitement que le roi lui accorde dépendront son sort et celui du soldat.

Quelles sont donc ses obligations ?

Recruter sa troupe. A chaque congé qu'il obtient, il doit personnellement ramener deux soldats ; son lieutenant, ses sergents sont soumis à la même obligation. Le recrutement est le principal souci. Les ordonnances cependant interdisent de payer une recrue d'infanterie plus de 20 livres, lorsque le salaire journalier d'un manœuvre était de 5 sols. Le capitaine doit habiller les recrues, fournissant un trousseau, chemises, caleçons, bas, souliers, etc. ; le roi ne fournit que l'étoffe pour l'habit. Le capitaine fournit l'équipement, le fourniment, l'épée ; le roi peut donner il est vrai le fusil et la baïonnette, mais la réparation et le remplacement en temps de paix sont à la charge du capitaine.  Le capitaine doit posséder un matériel de campement, un manteau d'armes, une tente pour 8 hommes, des marmites, etc., 10 outils propres à remuer la terre, il doit posséder deux chevaux pour lui-même et entretenir un valet qui ne peut compter comme soldat dans la compagnie.

Que reçoit-il en échange de ces fournitures ?

Une solde personnelle de 3 livres par jour ; 150 livres d'indemnité annuelle pour frais de recrues. 65 livres par tête de soldat admis lors de la revue du commissaire des guerres, l'engagement dure 6 ans. L’ustensile, somme de 750 livres en temps de paix, qui double en temps de guerre, lui est accordée pour entretenir les habits les armes, le matériel de 45 hommes pendant 1 an ; à laquelle somme il faut ajouter 2 sols par jour retenus sur la solde du soldat pour le trousseau de linge et chaussure, soit un total de 2100 livres annuelles pour entretenir 45 hommes, 2 chevaux et 1 domestique, somme dérisoire, même pour l’époque. 

Qui donc subvenait à la détresse des capitaines ?

Leur fortune personnelle ou la bourse du colonel, quand celui-ci veillait à son régiment. Sinon le capitaine s’endettait. Aussi n’y a-t-il aucune  exagération dans les plaintes de beaucoup de braves officiers qui se déclaraient ruinés au service du roi. Une compagnie, quelque bien tenue qu’elle fût, ne pouvait être vendue plus cher que le taux fixé par les ordonnances, soit 5,000 livres dans l’infanterie, bien que rien ne fut organisé pour le contrôler.  Concernant les finances de Charles, la disparition du titre de sieur de la Forest laisse à penser que le fief en question fut sacrifié, au service du Roi et au prestige de la carrière militaire du Capitaine de la compagnie de POUMEYROL.                                         

Le régiment du POITOU

La compagnie ordinaire au régiment de Condé du POITOU comprenait : Un Capitaine, un lieutenant, un sous lieutenant, ou un enseigne, deux sergents, trois Caporaux, un tambour. L’effectif complet d’une compagnie était de 45 hommes.

Régiment du Poitou

L’uniforme se composait de l’habit blanc, la culotte blanche, parement et collet bleus, boutons jaunes, double poches avec 6 boutons de 2 en 2, quatre aussi de 2 en 2 sur les manches, chapeau bordé d’or.

 En1698, les officiers avaient manifesté  une certaine répugnance pour porter l’uniforme de leurs corps. Ils portaient un justaucorps en drap de Hollande blanche ; leur chapeau brodé d’or était orné d’une plume blanche, les bas étaient gris-blanc. Leurs armes étaient la pique et l’épée. Louis XIV ordonna que  les officiers soient habillés aux couleurs de leurs soldats que cette  mesure fut appliquée pour le temps de campagne. 

Le 6 mars 1706, tandis qu’il était en garnison à Montaut, Charles reçut une feuille de route pour emmener sa compagnie de Bordeaux à Selestat. Que se passa-t-il ensuite pour lui et ses hommes ?                      

Churchill Duc de Marlborough

En Mai 1706, les Armées du Roi sous le commandement du Maréchal de VILLEROY subirent la sévère défaite que leur infligea John CHURCHILL, le Duc de Marlborough, avec ses 62.000 soldats, à Ramillies dans le Brabant !

En 1709, peu avant ses noces, il avait obtenu une permission de six mois « pour vaquer à ses affaires ». Ce fut encore Michel CHAMILLART, le secrétaire d’Etat à la guerre, qui lui transmit l’accord du Roi dans « une lettre d’Etat ». Lequel CHAMILLART devait être destitué cette même année 1709.

Charles revint souvent à Angoulême, en tout cas en 1709, pour devenir Colonel des Bourgeois de cette ville, chef d’une milice municipale. Il demeurait «sieur de PEYREMALLE» domaine dont l’exploitation était confiée à un métayer.

En 1710, Charles est revenu à Angoulême : il est parrain d’un enfant du procureur du présidial en Septembre et celui d’un ami en Décembre. Il signe tantôt POUMEYROL de PEYREMALLE tantôt PEYREMALLE. 

Charles dut tout de même conserver sa compagnie jusqu’à la paix d’Utrecht signée en 1713.

Louis XIV

 

 

Charles POUMEYROL, Colonel de la milice bourgeoise d’Angoulême 

Dès 1709 Charles est nommé colonel d’une des 8 milices bourgeoises d’Angoulême.

L’ordre publique et la surveillance de nuit des portes des bourgs importants, étaient confiés à La milice urbaine ou bourgeoise qui prit la suite des milices communales du moyen âge. Elles étaient regroupées en milices provinciales, pour constituer en temps de guerre une véritable armée auxiliaire.

milice bourgeoise

On dénombra en 1706, pas moins de 8 compagnies de milices bourgeoises, rien que pour le centre d’Angoulême à l'intérieur des remparts, composées en temps de paix majoritairement de magistrats en tous genres dont la tache périlleuse, au delà du respect des règles de la ville et des édits du Roi, était, d’instruire les dossiers et de trancher tous les différents de la vie courante. Ces milices, piliers de la vie des bourgs pouvaient grossir les rangs de l’armée et de la garde nationale intégrant un membre de chaque famille du quartier de ressort. Ils formaient les futurs bataillons, pour les guerres décidées par le Roi. Chaque famille devait présenter un homme pour la milice et bien souvent le chef de famille se trouvait enrôlé. Peu de familles étaient exemptées, chaque milice veillait à contrôler les familles du quartier.

Les compagnies prenaient très souvent le nom de leurs chefs, élevés au grade de Capitaine, et dont un voir deux tout au plus, suivant l'importance de la ville, à celui de Colonel de la milice bourgeoise, ayant pour tâche de diriger et fédérer l'ensemble des milices du bourg. Ce fut le cas de Charles POUMEYROL qui possédait déjà dans l'armée,  une compagnie à son nom de 45 hommes et qui avait déjà depuis sept ans, le grade de Capitaine de l'armée du Roi au régiment de Condé.

La compagnie dirigée par le colonel de la ville était souvent nommée : compagnie Colonelle ou première compagnie. 

 

 

Le mariage de Charles et de Marie de MAULMONT 

   

Sans titre     maulmont     26711-Pindray                         

         POUMEYROL                      MAULMONT                         PINDRAY

Charles POUMEYROL, Escuyer et Sieur de PEYREMALLE, quelques fois même présenté Seigneur de PEYREMALLE, épousa le 2 octobre 1710, à Mareuil ou Vieux Mareuil, Marie de MAULMONT dame de Saint-Vit (en partie), fille de Charles de MAULMONT et de Marguerite de PINDRAY. Ces vieilles nobles  familles étaient originaires du Limousin. Les PINDRAY était propriétaire, dans la paroisse du Vieux Mareuil, du Domaine de Maraffy et de son château. Depuis longtemps les MAULMONT étaient à HAUTEFAYE ou ils exerçaient la haute, moyenne et basse justice.

Maulmont branche de maraffy, mention de : Charles de POMEYRAL, Seigneur de Puyevimalle, ancien capitaine de Condé.

Charles et Marie prirent domicile dans le village du Vieux Mareuil, hameau de Roussatou. Ils eurent  au moins 5 enfants. Leur identité est connue malgré la destruction des registres ne permettant plus de préciser la date exacte pour les trois aînés, Joseph vers 1712. Marguerite –Charlotte et Marguerite entre 1713 et 1716. Puis Charles en 1717, Catherine en 1719 et Jeanne en 1722.

Au baptême de Jeanne, son père se présenta en toute modestie «Charles de POUMEYROL Escuyer, Seigneur de Peyremalle, Colonel des Bourgeois de la ville d’Angoulême.» 

On constate à la lecture d’une lettre d’archive de 1718, que Charles « délaissa » un moment sa femme qui, pourtant, attendait un enfant de lui, puisque catherine naquit en Mars 1719 (et jeanne en 1722) dès 1718, l’avocat de Marie de MAULMONT domicilié au Vieux-Mareuil avait en effet, déjà demandé à sa cliente, dite «Madame de PEYRREMALLE» son contrat de mariage et la quittance du paiement de sa dot pour obtenir du tribunal « une sentence de séparation en Périgord, compte tenu, après enquête, des preuves de dissipation et de mauvais ménagement de monsieur de PEYRREMALLE. » Dans son courrier l’avocat parlait du fermier, de l’huissier et de la sentence à venir. La séparation n’a pas du être effective. Les affaires conjugales durent s’arranger !

En Mai 1723, Charles vint au Vieux-Mareuil pour enterrer sa belle sœur Catherine de MAULMONT en compagnie de Jean de BEAUSOLEIL seigneur de Beausoleil et de Pommier, un des oncles de sa femme. Le 9 Août qui suivit c’est sa femme Marie de MAULMONT qui décédait avant d’être enterrée dans les tombeaux de ses ancêtres dans l’église de la paroisse du Vieux-Mareuil. Elle laissait 4 enfants en bas-âges, l’ainé, Joseph n’avait guerre plus de 10 ans. Sa belle mère Charlotte AVRIL, avait elle aussi laissé un enfant qui marchait à peine. C’était Charles, il tira sa révérence le 6 Avril 1729, à l’âge de 49 ans.

Le mariage des enfants

Bien que orphelins de père et de mère, les enfants de Charles et Marie furent bien protégés, il semble que leurs droits furent sauvegardés ou bien défendu. On peut imaginer que Joseph prit très vite au sérieux son rôle de chef de Famille, Les beaux mariages de ses sœurs, en sont des témoignages certains.

En effet, les deux dernières filles de Charles firent de beaux mariages : Marguerite POUMEYROL, après avoir signé son contrat chez BERTAUD à la Tour Blanche, épousa à Léguillac-de-Cercles, le 30 Juin 1739, un certain Jean DUSOULIER sieur de la Valade puis sieur de Clareuil né en 1711. Le jeune couple eut quatre enfants dont Gaspard-François le 18 Mai 1740, ancêtre de François MITTERAND cinq générations plus tard.

Marguerite Charlotte POUMEYROL épousa un notaire Pierre JANET de LASFONDS en 1734. Elle se présenta comme demoiselle de GANDILLAC. Elle fut également témoin au mariage de son frère Joseph.

Notre ancètre, Joseph POUMEYROL, Sieur de Peyremalle puis sieur de Gandillac, avait épousé à son tour Henriette SEGUIN, de qui il aura au moins 12 enfants dont Bernard, sieur de Peyrat, notre aïeul. Joseph, restera un personnage singulier dans l’histoire de la famille, par son parcours, par le nombre de ses professions, de ses titres de présentations et par le nombre de démêlés judiciaires. Nous lui consacrerons une chronique spéciale.                    

Les affaires privées du sieur de Peyremalle 

En 1706 Charles devait payer une rente en faveur de François BIROT, écuyer, aussi capitaine d'infanterie, et de ses frères comme héritier de Pascal, leur père. Un arriéré de 20 livres. 

Le 29 Juillet 1709 il se rendit à une convocation de Maitre Pierre MONTOZON, Juge de la Châtellenie de Chadeuil (Chapdeuil) en présence du Notaire Royal BOURACE pour assurer les suites d’une transaction signée en 1665 par son Grand-père, François POUMEYROL, quand il était Juge de la Châtellenie. Il avait loué des lopins de terre à Bourg-des-maisons sans acte notarié ni témoin sinon François PEYNAUD, l’arquebusier du lieu ! Mais les locataires avaient vendu ces lopins en 1677 et leurs descendants devaient une rente de 400 livres, bien au-delà des livraisons en produits de l’exploitation, boisseaux d’avoine, froment et volailles.

En Octobre 1710, c’est au tribunal que Charles envoya son Procureur Avocat CAILLOT pour impayés d’Impôts dus par lui sur sa métairie de Peyremalle mais il perdit le procès.

Depuis des décennies La Maison de BOURDEILLE s’entredéchirait pour la succession du fief de Bourdeille et de la Tour Blanche dans une guerre de succession qui impliquait tous les seigneurs de la péninsule Angoumoise, jusqu’aux grands de France. Tous les notables des lieux, tous les juristes, tous ceux qui comptaient dans l’enclave, ne purent rester sans prendre parti. Ce fut le cas des POUMEYROL qui depuis 1626  prêtèrent hommage au seigneur de BOURDEILLE contre celui de GANDILLAC. Ce choix fut il au service d’une opulence familiale ? Charles POUMEYROL nourrissait-ils un destin sur la seigneurie des GANDILLAC ? Ses filles ne s’affubleront-elles pas du titre de demoiselle de GANDILLAC ? Joseph le fils de Charles s’intéressera aussi beaucoup au fief de GANDILLAC. A moins, que ce ne fut une affaire de famille. Une plus grosse convoitise, le château de Bourdeille n'avait-il pas été construit vers 1280 par Géraud de MAULMONT ancètre de Marie de MAULMONT l'épouse de Charles POUMEYROL ?

Annexes :

—    1682-Partage de la succession de Pierre Avril, écuyer, avocat au Parlement et d'Anne de Lestoille, leurs parents, et aussi de Philippe, jésuite, et de Jean, religieux cordelier, leurs frères et beaux frères, entre Pierre Avril, écuyer, prêtre, Michel Mesnard, avocat au Parlement et Anne Avril, sa femme. Catherine Avril, les enfants mineurs de Patrice Poumeyrol, sieur de La Forêt et de Charlotte Avril (28 mars). 

—    1682-Transaction qui fixe à 1.184 livres la somme due à Guillaume Delage, curé de Saint-Médard-de-Limeuil-en-Périgord, et Agaspin Martin, prêtre, syndic de la mission de Périgueux, comme créanciers de feu Philippe de Lestoile, prêtre, par les enfants mineurs de Patrice Poumeyrol, sieur de La Forêt, et de Charlotte Avril, comme héritiers de Pierre Avril, écuyer, et Anne de Lestoile, leurs aïeuls (17 septembre). 

—    1682-Inventaire des meubles et effets de feue Charlotte Avril, veuve de Patrice Poumeyrol, sieur de La Forêt, ce requérant, Jean Poumeyrol, marchand de La TourBlanche, oncle du dit Patrice. A signaler audit inventaire : une jupe de satin, couleur de feu, garnie de guipure estimée 20 livres ; un corset avec jupe de moire noire estimés 8 livres ; le testament de Jean Avril, cordelier, du 16 avril 1678 ; les titres de noblesse des enfants du feu sieur Avril (22-23 septembre).

—    1684-Donation de ses biens à Michel Mesnard, I avocat en Parlement, et Anne Avril, sa femme, Pierre Chenevière, marchand de soie, et Catherine Avril, sa femme, aux enfants de défunts Patrice Poumeyrol, sieur de La Forêt, et de Charlotte Avril, demeurant à La Tour-Blanche, par Pierre Avril, écuyer, prêtre « inspiré depuis longtemps par Dieu d'aller prêcher aux infidèles vers la Chine la foi de Jésus-Christ et les instruire dans les lumières de la véritable religion chrétienne », sur le point de partir avec Philippe Avril, jésuite, son frère (17 août). 

—    1706-Obligation de 20 livres de rente reconnue par Charles Poumeyrol, sieur de Puyremail, capitaine au régiment de Condé, en faveur de François Birot, écuyer, aussi capitaine d'infanterie, et de ses frères comme héritier de Pascal, leur père (19 février).

 

Ce que l'histoire nous dit de Charles POUMEYROL :

Que tel était son bon plaisir !

 

Ce que l'histoire ne nous dit pas :

Nous avons connaissance aujourd'hui de la parenté du couple de Peyremalle avec tous les couples Royaux d'Europe de l'époque, à savoir un cousinage avec Madame de Maintenon par les Sainte-Hermine, et donc du couple morganatique le plus Royal de France, un autre grâce aux Barbezières avec le roi d'Angleterre Guillaume II, et encore avec la reine de Prusse, sophie-Doroté de Hanovre. Mais aussi avec les Romanov et biens d'autres en Italie, Croatie, Espagne etc... Nous ne pouvons avoir l'assurance qu'ils en eussent conscience, en ce temps ou bien souvent, l'on n'avait même pas connu ses propres parents. La moitié des enfants disparaissaient avant l'age de 10 ans et l'espérence de vie ne dépassait pas 25 ans. Alors, remonter de 4 générations pour trouver un lien de parenté avec des puissants inaccessibles est une chose improbable ! Pourtant, il faudra bien trouver une explication à l'ordre que Louis XIV écrivit à charles Poumeyrol de Peyremale, de lever sa propre compagnie au régiment de Condé.

 

 Alors,  Elle est pas Belle la Vie !

à mon tour de rendre hommage au seigneur de la Fouillouse, pour sa production enchevêtrée dans cette évocation du capitaine de la compagnie de POUMEYROL de Peyremalle.

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