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la véritable histoire de nos ancêtres
24 mai 2015

Les "Simon-Pierre". Un bout de Corse en Indochine et en Afrique.

San Nicolao

 

San Nicolao 
La Commune de San Nicolao s’étend entre les contreforts du Mont Castello d’Osari sur lesquels se disséminent ses cinq pittoresques hameaux (Repiola, Castellana, Piedigrado, Muchio et Fanu) jusqu’au littoral de la mer tyrrhénienne qui abrite la petite station balnéaire de Moriani-Plage.  

 

blason andréani

Militaire de tradition, la branche cadette de cette noble famille Milanaise et Lombarde, était arrivée par Moriani, pour s'enraciner sur plusieurs générations et quelques centaines d'années, en terre Corse. les Andréani se sont fixés à moins de 10 km de leur entrée sur le territoire, San Nicolao devenant presque un repaire familial. 

Simon Pierre Andreani 1862-1901

 

        Simon-Pierre ANDREANI est né en 1862 à San Nicolao, 5 ans après le mariage de ses parents  Simon-François et Angeline-Françoise GIORGI.

san nicolao

      Deux ans avant sa naissance ses parents avaient perdu un premier enfant de quelques mois, prénommé lui aussi Simon-Pierre.

Sans doute pour cause de disette le gamin fils d' un agriculteur, garde Champêtre, devenu aîné d'une famille nombreuse, fut enrôlé dans les enfants de troupe à Billom en Auvergne, comme bon nombre de petits Corses de cette époque. Libéré de ses obligations militaires, il intégra à sa création                            la Garde indigène des colonies comme instructeur.

 

sa femme Anna

Simon-Pierre

c'est à RIOM Auvergne en 1893 que Anna Thuel et Simon-Pierre se marièrent pendant une permission en métropole, et quelques mois plus tard naîtra un garçon prénommé Simon-Pierre, comme son père, son oncle, son arrière grand père, arrière arrière grand père etc...

C'est en Indochine que le garde principal de 3eme classe secourut avant 1900 au péril de sa vie bon nombre d'autochtones infectés du choléra dans la grande épidémie de la fin de siècle à Tanh Linh.

Il fut médaillé pour son courage par le ministre des colonies, pour bonne action en Janvier 1901. 

diplôme de médaille

 Son épouse qui de Riom déménagea pour Saint Etienne, eut des jumeaux fille et garçon, dans ce laps de temps des 4 années ou le garde principal de 3eme classe ne put revenir. Il était bien question de rentrer mais la maladie ne le permit pas. 

 

monument aux morts Hanoï

 

Il ne portera sa décoration que quelques semaines, car cette même année, le 8 avril 1901, il mourut avant ses 39 ans, sans doute du choléra à SAÏGON (Vietnam). Son épouse "épleurée" perçue la solde du Héros et acheta grâce à cela la licence d'un bureau de tabac à sevelinges (Loire), Tabac qu'elle n'exploita Jamais, préférant tirer les cartes aux chalands du col de la croix couverte. La sorcière du "château de la sapinière" était réputée dans tout le canton.

 

Made in Bamako

 

Son fils aîné, digne successeur de son père, que sa mère plaça dès ces13 ans aux enfants de troupes, entra dans la carrière quand son aîné n'y était plus, pour faire une carrière très "secrète". Il fut en premier lieu dans l'artillerie sur Lyon à la Part-Dieu. c'est la qu'il rencontra sa future femme Marie-Jeanne Jacquemin dans une chute de vélo mémorable ( voulant saluer un supérieur tout en évitant la carriole de sa future femme qui venait chercher les eaux sales du camp pour nourrir les porcs de son employeur, le vélo fit une embardée, et ce qui devait arriver arriva.) Par la suite versé dans l'aviation il fut envoyé en Afrique Noir. Des missions dont il ne parlera jamais ni à sa femme ni à son fils pour les protéger, collectionneur d'objets du quotidien et éleveur de lions le militaire aviateur si discret ne nous livrera pas ses secrets. 

 

 

 

 

bamako en 1900

 

Comme sa femme ne voulait pas quitter son propre père (cordonnier et invalide), à peine marié, mais après un voyage de noce à trois avec le beau-père à proximité de Marseille à "la couronne !!!" il partit seul prendre son poste. Bamako, était alors un petit camp de toile au soudan Français, destiné à l'aviation naissante. Sportif et instructeur, c'est la qu'il eut l'idée d'élever un lion pour garder le camp en question. Lion qui terrorisait la population. Au début des années 20, il fallut un ordre écrit du quartier général de Dakar pour que le lion soit enfermé dans un Zoo qui fut créé de facto par Simon-Pierre, pour garder près de lui celui qu'il considérait comme un membre de sa famille. Il s'occupa régulièrement de lui pour le bichonner, le caressant à travers les grilles au grand dam des badauds. (zoo dont la création sera attribuée 25 ans plus tard à Théodore Monod, pour une symbolique plus prestigieuse) 

     

 

       

lion zoo bamako simon pierre 1921   lion de simon pierre 1921

         

la tortue de Simon Pierre 1925 Les léopards de simon pierre 1925

    

 Finalement, en 1925  il fut rejoint par son épouse, endeuillée par le décès de son père.

Bamako le Zoo de Simon-Pierre

 

le Zoo de Bamako en 1928 à son départ

Adieu, au Zoo de Bamako

En 1928, ils déménagèrent en Afrique du Nord .

C'est à Hussein Dey en Algérie que son fils unique naîtra cette même année 1928. le prénommant Marcel-Louis, Simon-Pierre brisa la tradition familiale des Simon-Pierre premiers nés, lui même ayant sans doute souffert de porter le lourd prénom. 

 

Marie-Jeanne dite

 

Ils firent le voyage retour en 1930 pour s'installer sur Lyon définitivement, continuant sa double vie d'instructeur sportif et d'officier du renseignement au deuxième bureau et à la censure, oeuvrant au sein de la caserne Bissuel place Carnot. Nous pouvons remarquer que l'instructeur sportif n'apprit même pas à nager à son fils, bien qu'il fut diplomé de l'Ecole Normale de Gymnastique et d'escrime de Joinville-Le-Pont (futur bataillon de Joinville). Cet homme doux et si discret, s'effaça volontiers devant sa femme, que ses propres petites filles allaient surnommées bien plus tard "Tati Danielle".

 

Simon-Pierre à Joinville            la caserne Bissuel (état Major)

         

On raconte qu'en Avril 1940, il rapporta cachée sous sa veste, une redingote d'officier Allemand, portant encore des médailles et maculée de sang au col. Sans un mot il la tendit à sa femme (couturière) qui après lavage et teinture en bleue indigo fit un costume pour son fils qui le portait encore, après maintes retouches, pour ses 16 ans.

On raconte encore qu'en novembre 1942, au moment ou les allemands envahissaient la zone libre pour contrer l'avancée des alliés, il rapporta des disques sans plus d'explication il les dissimula avec l'aide de Marcel sous les tuiles du poulailler. (ceux-ci ne livreront aucun secret car quelques années plus tard en démontant le toit Marcel retrouva les précieuses galettes de cires à l'état de mélasse.) 

Plusieurs fois des hommes venus le soir s'entretenaient avec lui enfermés dans son bureau, puis repartaient. Sans un mot d'explication de sa part, il reprenait le cours de sa vie, celle de l'instructeur sportif discret, si discret.

C'était un homme austère et sérieux, qui faisait rire sa femme et son fils par sa maladresse légendaire, ne buvant jamais d'alcool, les rares fois ou il en consommait cela donnait lieu, bien malgré lui, à des histoires familiales hilarantes. Après Guerre, émargeant dans la police, Il partit en mission plusieurs mois entre 1946 et 1949 en Grèce, puis  il continua son activité si discrète sur Lyon et Toulouse. L'age venant il exerça la fonction d'acheteur pour la Police ce qui convenait bien à son tempérament austère. Il disparut en 1958 sans tambour ni trompette, sans un mot. Emportant avec lui d'innombrables souvenir d'une vie discrète, si discrète. 

Courrier du général seul vestige sauvé du passé

C'est entre Lyon et Sevelinges que le jeune Marcel-Louis, fit naître ses propres légendes :

Marcel avec paul

"Le Syndicaliste des Ponts"

"Le Corse de Lyon".

"Robin des Bois".

"L'homme à la bonne poire".

"Le dealer de poudre blanche".

 

Mais, "Joli Papa" nous livrera ses souvenirs dans une prochaine chronique.

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Commentaires
M
j’espère trouver une trace de SIMON-PIERRE à Hanoï ou Saïgon<br /> <br /> promis je prendrai des photos.
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